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Quand Léa Salamé est infoutue d’accueillir les larmes de Thierry Ardisson

Ça en dit long sur la gestion des émotions dans notre belle France.

Si tu suis un peu mon travail, tu le sais : la vulnérabilité masculine, c’est mon dada.

La façon dont les hommes se laissent pénétrer (par les émotions), la façon dont les autres hommes les reçoivent (ces émotions), mais aussi la façon dont les femmes arrivent à les gérer.


À lire sur ce sujet :


Tout ça me passionne parce que je crois que presque 8 ans après MeToo, il est temps pour les hommes d’apprendre à se mettre à nu.

Qu’on finisse par comprendre ce qui se joue en eux, ce qu’il se passe derrière le masque de la masculinité.

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Alors forcément, quand j'ai vu Thierry Ardisson – LE mec en noir, le chambreur casse-couilles du PAF, l'incarnation d'une certaine masculinité à la française – se mettre à pleurer chez Léa Salamé sur France Inter... j'ai tendu l'oreille.

Et cette séquence est tellement révélatrice.

Au moment où Ardisson commence à avoir les larmes qui montent en parlant de son père, Salamé lâche un "Oh non !" totalement paniqué. Genre "merde, pas ça, pas un mec qui pleure, j'suis pas équipée".

Salamé tente de reprendre le contrôle, lui fait remarquer qu'il a "les larmes aux yeux", et là, le septuagénaire craque en évoquant le bouquin de Nicolas Demorand sur sa bipolarité. Il chiale, vraiment.

Et l'animatrice, clairement désarçonnée, bégaie cette phrase qui m'a fait exploser de rire (jaune) :

"Comme j'ai deux mecs qui chialent devant moi... c'est pas prévu comme ça"

Avant de s'empresser de revenir au sujet initial – tout pour échapper au moment d'émotion brute.

Cette séquence me fait penser à plusieurs trucs :

  1. On est vraiment dans la merde en France niveau role models masculins émotionnellement assumés.
    Quand je compare avec Jeff Probst de Survivor, le Denis Brogniart américain qui pleure à l'antenne sans en faire une affaire d'État (j’en parle ici dans le Fab & Mymy Show à 1’25), je me dis qu'on a encore un sacré taf collectif à faire.

  2. Contrairement à ce que le patriarcat nous fait croire, les femmes ne sont pas toutes naturellement équipées pour accueillir nos émotions. C'est pas inné, c'est pas dans leur ADN.
    Salamé, pour percer dans son milieu, a sans doute dû activer son "masculin" intérieur à fond... résultat : face aux larmes, elle est comme moi devant un problème de plomberie – complètement démunie.

  3. Mon expérience perso de mec-sensible-qui-l'assume m'a appris un truc marrant : beaucoup de femmes DISENT vouloir des hommes vulnérables, mais quand elles se retrouvent face à un vrai mec qui pleure, c'est une autre histoire. La théorie et la pratique...

  4. Mais les hommes pleurent si rarement qu'on pourrait au moins leur accorder ce moment quand ça arrive, non ? Que tu sois mec ou meuf, si t'as en face de toi quelqu'un qui craque, fais-lui un câlin, laisse-le évacuer, respecte ce moment. C'est littéralement le seul moyen de désactiver cette fameuse "masculinité toxique" dont tout le monde parle.

  5. Et franchement, d'un point de vue purement journalistique : désolé Léa si tu tombes sur ce texte, mais si fucking THIERRY ARDISSON se met à chialer sur mon plateau, j'en fais un moment d'anthologie radio. Je ne capte pas pourquoi tu as préféré esquiver plutôt que de creuser cette vulnérabilité inattendue. C'était du caviar servi sur un plateau d'argent !

Bref, tout ça pour dire que la vulnérabilité masculine, ce n'est pas juste un concept à la mode – c'est un vrai chantier sociétal qui nous concerne toutes et tous.

Et toi, t'en penses quoi ? Tu réagis comment face à un homme qui pleure ? Raconte-moi dans les commentaires ! 👇🏻

Laissez un commentaire.

Voilà c’est tout pour moi.

Merci à ma chérie Marie pour cette curation de qualité.

L’actualité médiatique m’a rattrapé cette semaine, je ne pouvais pas passer à côté du décryptage de cette séquence mais je te parle bientôt de mon emménagement dans le Sud-Ouest, du fait d’avoir quitté Paris pour de bon et si tu ne l’as pas écouté, voici le dernier épisode de notre série sur notre colocation avec ma fille aînée dans Histoires de Darons :

Belle semaine à toi et à très bientôt !

Fabrice

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